ArtCatalyse : l'art qui dialogue avec l'environnement

Exposition en cours


  L’art qui dialogue avec l’environnement



Il a suffi d’une plume pour colorer le ciel

CAC La traverse, Alfortville
13.09 - 04.11.2023




 







 




 

 












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Communiqué de presse


L’oiseau sous toutes ses formes - réel, imagé, imaginé, vivant ou disparu - fait l’objet de la nouvelle exposition présentée à La Traverse, centre d’art contemporain d’Alfortville.


Le vol des oiseaux les prédispose naturellement à servir de symboles aux relations entre la terre et le ciel. En Grèce, leur nom lui-même a pu être synonyme de présage et de message du ciel. Dans le Taoïsme, les Immortels prennent figure d’oiseaux pour signifier la légèreté, la libération de la pesanteur terrestre. Pour certains, l’oiseau est la figure de l’âme s’échappant du corps. Certains dessins préhistoriques d’hommes-oiseaux ont pu être interprétés dans un sens analogue. À Rome, on employait une méthode de divination typique : les auspices, c’est-à-dire l’observation des oiseaux – telle est la signification du mot latin auspicium ou avispicium –, qu’il s’agisse de leur vol ou de leur chant.  Mais les vrais intermédiaires (internuntiae Iovis) dont se servait le dieu pour communiquer avec les hommes étaient en fait les oiseaux, pas les augures. Ceux-ci observaient non seulement le vol, mais aussi l’espèce de l’oiseau. Les uns, nommés alites (vautour, aigle, faucon), offraient des signes par leur vol et l’on tenait compte du lieu où ils apparaissaient, de la hauteur et du genre de vol ou de l’endroit où ils se posaient. Ceux appelés oscines (corbeau, corneille, hibou) donnaient des signes avec leurs cris, et l’on évaluait le ton, la direction du son ou encore la fréquence du chant. Dans les deux groupes existait une hiérarchie entre les espèces, l’aigle et le pivert, fournissant les auspices les plus significatifs.

Dans le monde celtique, l’oiseau est en général le messager ou l’auxiliaire des dieux et de l’Autre Monde : le cygne en Irlande, la grue ou le héron en Gaule, l’oie en Grande-Bretagne, le corbeau, le roitelet ou la poule. Très loin ailleurs, les Hopi attribuent aussi aux oiseaux le pouvoir de communiquer avec les dieux.  












 





































































 













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Gilles Aillaud

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Marika Prévosto

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jul 1 à 2h10 PM

Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent

En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.























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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-Paul de Vence. Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63. Ouverture tous les jours de 10h à 18h.

Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.

Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : +33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.

À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.

Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…







A examiner de près, l’oeuvre La pluie de plumes de Laurence Gossart, qui endosse à la fois l’apparence d’une parure vestimentaire, d’une forme animale ou végétale, réalisée très précieusement plume à plume à partir de feutre et d’encre sur papier découpé et marouflé sur intissé, bronze et fils de soie, et l’autre grande pièce d’Agnès Thurnauer, Grande Prédelle, imageant un triptyque d’ailes d’oiseau inventées en leur associant la trame picturale dont elles sont issues. Également la série Oiseaux de Jochen Gerner, réalisée entre février 2019 et septembre 2020. Chacun a été dessiné au feutre à encre de chine pigmentée sur des cahiers d’écoliers petit format provenant de Chine et d’Inde, sur lesquels apparaissent des lignes et carreaux de différentes tailles. Mêlant oiseaux rêvés et réels, cet inventaire – 200 dessins au total - interroge les liens entre imaginaire et réalité dans notre vie quotidienne, et nous enseigne que le fantastique se niche le plus souvent dans la réalité du quotidien. Le gigantesque Flamant des Caraïbes de John James Audubon est l’agrandissement de son dessin d’origine, réalisé entre 1827 et 1838 dans les conditions de vue et de vie réelle de ces oiseaux. On doit également tenter de décrypter le vaste texte de Cécile Le Talec en le raccordant à la partition réalisée par l’artiste avec la chanteuse Chieko Hayashi. On peut également se plonger dans les pages de « La langue des oiseaux », chapitre issu de l’ouvrage A comme Boa de Tiphaine Samoyalut et Agnès Thurnauer (2018).


Mais la légèreté de l’oiseau comporte également un élément négatif, endossant une spontanéité primordiale, violente et incontrôlée. Là où voyait saint Jean de la Croix le symbole des opérations de l’imagination, légères mais surtout instables, voletant de-ci delà, sans méthode ni suite ; ce que le Bouddhisme nommerait la distraction, ou, pire, le divertissement.


Louise Hervé et Clovis Maillet construisent des œuvres fleuve, des récits alambiqués et savants dans lesquels elles endossent tous les rôles dans des performances touffues. Elles se sont intéressées en 2018 à l’histoire du Kea ou nestor notabilis, élu oiseau néo-zélandais de l'année 2017, seule espèce de perroquet des montagnes au monde. Son intelligence, sa curiosité et sa nature culottée en font à la fois une véritable attraction touristique et un calvaire pour les locaux ! Espèce endémique de la Nouvelle-Zélande, le kea n’existe que dans les montagnes de l'île du Sud, sur 3,5 millions d'hectares. Avec une population autrefois estimée à des centaines de milliers, l'oiseau est aujourd'hui une espèce protégée, comptant entre 3 000 et 7 000 individus. Il se distingue par sa parure vert-olive avec des teintes oranges sous ses ailes et son long bec courbé. Avec leur caractère culotté et aventureux, les keas volent tout ce qui attire leur attention. Ils peuvent résoudre des puzzles nécessitant la logique, et s’organisent en groupe pour atteindre un objectif.

Omnivore, le kea se nourrit principalement de racines, feuilles, baies et d'insectes, mais s'attaque aussi à des proies plus grosses: des lapins, d'autres oiseaux et même des moutons ! Avec l'arrivée des premiers colons, le kea a vu son habitat naturel se réduire, la nourriture se faisant plus rare, surtout pendant l'hiver. Au milieu des années 1860, de nombreux moutons sont retrouvés avec des plaies. Le kea est rapidement identifié comme le coupable. Son goût pour la viande l’a vite étiqueté comme un sérieux prédateur.

Durant plusieurs années, il fut chassé comme la peste. Une prime était même accordée par bec abattu. Au moins 150 000 oiseaux ont ainsi été tués jusqu'en 1986, où il est devenu une espèce protégée. Aujourd'hui, les éleveurs doivent contacter le département de préservation s'ils ont un problème avec des keas. Les oiseaux nuisibles sont capturés et réintroduits loin des élevages ou dans des zoos.

Malgré son statut actuel d'espèce protégée, le kea n'est pas apprécié de tous. Sa nature très active et curieuse le rend destructeur quand il a faim ou lorsqu’'il s'ennuie. Il endommage souvent les structures et équipements de montagne (sac de couchage, bottes, skis, etc.), s'attaque aux joints de fenêtres des voitures et des maisons. Récemment, plusieurs se sont amusés à déplacer la nuit les cônes de signalisation aux abords du tunnel Homer à Fiordland. Les ouvriers en ont déduit que cette action leur servait à ralentir les voitures et ainsi mendier de la nourriture aux touristes. Des modules de jeux appelés "kea gym" ont été construits près des routes et des stations services pour attirer leur attention et limiter les dégâts. Ces plateformes, oeuvre d'une collaboration entre le Département de Préservation, Downers NZ, l'université de Canterbury et la Kea Conservation Trust, se composent d'une multitude d'objets: bouées, échelles, balançoires. Elles sont réaménagées régulièrement pour susciter à nouveau l’intérêt des oiseaux.

Louise Hervé et Clovis Maillet ont également récupéré dans un zoo parisien des « dons » fabriqués par les keas à partir de plantes poussant localement, présentés également dans l’exposition.


Plus douloureusement, la courte vidéo H2E#03 Ectopistes migratorius (série Horror Humanum de Crédic Villai) diffusée dans l’exposition narre la malheureuse histoire de cette espèce migratoire de tourterelles nommée en France Tourte voyageuse. Les chasseurs d’Amérique du Nord ont abattu depuis 1810 quotidiennement plusieurs dizaines de milliers de spécimens de cette espèce appréciée pour sa chair. Le dernier ectopiste migratorius était une femelle nommée Martha, qui s’est éteinte au zoo de Cincinnati (Ohio) le 1er septembre 1914 à l’âge de 29 ans. Le dernier mâle du zoo était mort quatre ans auparavant.

Depuis l’année 1500, plus de 190 espèces d’oiseaux se sont éteintes. En grande majorité ces extinctions sont d’origine humaine, depuis la pétrelle de Saint Hélène en passant par le Dodo de l’île Maurice. On considère que 1200 espèces sont menacées d’extinction à l’heure actuelle. En font état les grands dessins d’Odonchimed Davaadorj, série intitulée Bardo, qui traite également de l’illusion d’indépendance qui est la nôtre. Les oiseaux représentés, largement  surdimensionnés, sont des moineaux – espèce particulièrement en voie de disparition en Île-de-France – sur le corps desquels apparaissent des visages humains, supposés dès lors menacés à leur tour d’extinction.


Curatrice : Bettie Nin


Exposition du 13 septembre au 04 novembre 2023. La Traverse Centre d’art contemporain, 9 rue Traversière – 94140 Alfortville. Tél. : +33 (0)1 56 29 37 21. Ouverture du mardi au samedi de 12h à 19h. Entrée libre.

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