L’art qui dialogue avec l’environnement
Faire passer le jour
Musée de la dentelle, Chantilly
31.03 - 03.09.2023
Communiqué de presse
Le musée de la dentelle de Chantilly cherche à tisser des liens entre patrimoine et création contemporaine. L’exposition collective Faire passer le jour inscrit la dentelle dans l’art actuel. Conçue en deux chapitres, elle présente des artistes réunis sous la houlette de Florence Cosnefroy, artiste et commissaire, et des oeuvres de la collection du Frac Picardie sous la direction de Pascal Neveu, dédiée au dessin contemporain dans ses multiples définitions.
Dans cette aventure collective, il est question d’affinités esthétiques, de rencontres, de compagnonnages, d’ici et d’ailleurs, de démarches artistiques convoquant diverses pratiques le dessin, la peinture, la gravure, l’architecture, la sculpture ou la photographie. Une invitation à voyager dans l’univers métaphorique de la dentelle.
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Gilles Aillaud
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Marika Prévosto
À
sandie hatem
jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-
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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-
Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.
Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-
À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.
Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…
L’exposition se déroule en deux temps :
Du 31 mars au 3 septembre avec Dominique De Beir, Florence Cosnefroy, Cécile Harari, Dominique Kermène, Sylvie de Meurville, Véra Molnár, Gabriel Orozco, Claire Poisson, Evelyne Simonin. Voici quelques travaux d’artistes présentés en première partie.
L’exposition Faire passer le jour met en avant le travail de Dominique De Beir dans un parcours qui se poursuit au musée départemental de Saint-
Le texte de Dominique de Beir
« Trouer, frapper, frotter, griffer, projeter, perforer, inciser, éplucher, brûler, creuser, découper, retourner. Tous les moyens sont bons pour introduire de l’accident dans la méthode, par exemple aujourd’hui, strier la surface avec une roulette de couturière en marchant en arrière, un contrôle relatif dans la gestuelle qui suscite des phénomènes inattendus dans le déroulé. Les outils prolongeant le corps sont un facteur déterminant pour la durée de l’action car ici tout est une question de vitesse, de dé(s)équilibre ou d’instabilité corporelle :
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Plasticienne de la couleur, Florence Cosnefroy s’intéresse aux relations humaines. Ses travaux sont traversés d’interrogations sur la mémoire des lieux. Par la couleur, l’artiste évoque les interactions entre les lieux et ceux qui les habitent – ou qui les hantent. À Chantilly, Florence Cosnefroy travaille à partir des récits et des archives, pour mettre en lumière les dentellières – des habiles ouvrières de la région, ignorées de l’histoire, jusqu’aux dernières façonnières du métier. Elle associe des tons de carnation aux noms de ces femmes de l’ombre. Ces 102 noms couchés sur des registres de 1831 étaient portés par des artistes aux mains adroites, de 10 à 74 ans, dont le souvenir est si fragile. (Celles qui croisaient les fuseaux et Les petites mains). À partir des récits recueillis auprès des dentellières et passionnées d’aujourd’hui, elle réalise un travail plastique à l’aquarelle sur papier, à la façon d’un assemblage d’ouvrages tissés de différentes couleurs (Au travers des mots).
Photographe de formation, Cécile Harari a développé sa pratique autour de l’observation des lieux, avec une prédilection pour les villes. Son regard interroge la limite le rapport intérieur-
Dominique Kermène pratique la collecte d’objets abandonnés, quelques bouts de ficelles noués, une petite forme en plastique, des fibres végétales, du carton piétiné. Ces précieuses trouvailles stockées à l’atelier entrent en jeu lors de ses recherches en gravure. À l’aide des outils appropriés, elle découpe, entaille, creuse, cisèle le cuivre, dentelle de métal imprimée sur papier. En parallèle, elle conçoit et fabrique des petites matrices de carborundum à l’origine de compositions multiples, un vocabulaire de formes pour dentelles contemporaines. Un dialogue fécond s’installe entre ces deux explorations.
Sculpteur multimédia, Sylvie de Meurville appuie son travail sur une observation de la nature, ses différentes échelles de temps, d’espaces et de structures. Sculptures, installations ou actions in situ recherchent les mouvements du paysage et leurs analogies avec le vivant. Le dessin dans l’espace est son outil privilégié pour donner corps et énergie au vide. Elle réalise des sculptures in situ pérennes ou éphémères dans divers lieux en France et assure la direction artistique de la FEW (Fête de l’Eau à Wattwiller), festival d’art contemporain sur le thème de l’eau.
« Par l’observation, je recherche des similitudes entre les différents constituants naturels, minéraux, animaux et végétaux. Je tente d’établir une connivence avec le monde dont les mouvements, les failles, les violences, deviennent pour moi l’expression d’une sensibilité partagée. Porté d’abord sur le minéral et les volcans, mon intérêt s’est peu à peu focalisé sur l’eau. C’est son énergie en mouvement, la façon dont elle contourne les obstacles, le chemin qu’elle façonne, qui modèlent le paysage.
Mes sculptures tendent à personnifier les fleuves, comme d’autres veulent leur donner une entité juridique, pour exprimer à la fois leur vitalité et leur fragilité.
La mer d’Aral a failli disparaître totalement il y a une dizaine d’années. La partie horizontale en métal de la sculpture représente la carte de la mer telle qu’elle était dans les années 60, et les petits éléments en surépaisseur, ce qu’il en reste maintenant. La diminution dramatique du niveau de l’eau est due en grande partie à un développement par l’URSS de la production de coton dans les années 60. Depuis quelques années, le Kazakhstan, avec des aides internationales, mène une politique active pour remettre de l’eau dans la mer, et le niveau remonte, mais beaucoup plus doucement qu’il n’était descendu. »
Le geste est au coeur de la pratique d’Evelyne Simonin. Il trouve son expression en se déroulant dans un mouvement répétitif, ou dévoile sa trace dans un signe plus minimal. Suivant un processus de révélation continu sa main chemine et dessine de multiples modulations dans l’équilibre des vides et des pleins, des jeux de transparence et de lumière. Jouant avec les motifs, sur des supports transparents ou opaque, le travail déroule les entrelacs noirs des tracés à l’image des fils de soie noirs de la dentelle de Chantilly. Petits points qui fourmillent, vibrent, résonnent, lignes de vie du fil noir qui s’entremêle, s’entortille et se fait ouvrage, évoquant la dextérité discrète des ouvrières dentellières.
Au moment de l’installation, les superpositions et rapprochements spontanés s’organisent différemment à chaque exposition selon le lieu, l’espace. Images visibles et impressions invisibles s’entremêlent peu à peu à la frontière entre figuration et abstraction.
Du 16 septembre au 17 décembre 2023, sera présenté un nouvel accrochage avec d’autres oeuvres de Dominique De Beir, et celles de Cathryn Boch, Florence Cosnefroy, Christine Crozat, Raphaëlle Peria, François Rouan, Evelyne Simonin, Claude Viallat, Gabrielle Wambaugh.
© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2007 -
Exposition du 31 mars au 03 septembre 2023. Musée de la dentelle de Chantilly, 34 rue d’Aumale – 60500 Chantilly. Tél. : +33 (0)3 44 60 92 36. Ouvert les vendredis, samedis et dimanches de 14 h à 18 h.