L’art qui dialogue avec l’environnement
Communiqué de presse
Camille Grosperrin a débuté en septembre 2021 une résidence dans l’entreprise Cannes Fayet à Thiers. L’entreprise produit des cannes depuis 1909, il s’agit de la dernière fabrique de cannes en France. Leur savoir-
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Gilles Aillaud
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Marika Prévosto
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sandie hatem
jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-
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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-
Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.
Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-
À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.
Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…
Camille Grosperrin a été affectée par le contexte d’une entreprise familiale fragilisée par la crise pandémique, même si son rythme ralenti lui a permis une expérience unique dans le rapport privilégié entretenu avec le lieu et les artisans. L’artiste s’est montrée très sensible aux fantômes de l’usine, à l’abandon de certains savoir-
À travers la nouvelle série de sculptures de l’artiste, l’exposition L’âne, le phasme et le bâton présente le fruit de cette résidence. Toutes les histoires de la fabrique s’imbriquent et prennent forme dans des sculptures étranges, grandes lignes noires et courbes auxquelles viennent se greffer des éléments animaux et végétaux, telles des ombres qui déambulent au sein de l’exposition.
«Lors de ma toute première visite chez Fayet, j’ai rencontré Cédric Dauduit, co-
Je n’avais jamais pris conscience que la disparition de la canne coïncidait avec la fin du cheval. Cette réflexion a été à la base de la série de sculptures produites dans le cadre de cette résidence, et qui se déploie aujourd’hui dans l’espace de l’usine du May.
Par la suite, j’ai passé plusieurs semaines au sein de l’entreprise Fayet. J’ai fait régulièrement l’aller-
La plupart des cannes anciennes de la collection Fayet sont ornées de pommeaux décoratifs à figure animale. Le cheval en est une figure récurrente. Parmi toutes les archives conservées, j’ai été très touchée de trouver un petit pommeau à tête d’âne et un autre orné d’un sabot en corne sculptée. J’ai choisi de réactiver ce motif à travers une sculpture en étain : un sabot, qui viendrait non pas se fixer au sommet d’un bâton, à la manière d’un pommeau, mais à l’inverse, s’ancrer dans le sol.
Ces supports en étain servent de base à des tiges de rotin qui se tordent et se déploient, formant des courbes noires qui évoluent comme de grandes lignes tracées en volume dans l’espace. Les formes semblent en transformation constante. Les cannes déformées, aux pieds posés sur le sol, deviennent des bâtons qui marchent, des bâtons de marche, des « walking sticks », d’après le mot qui désigne la canne en anglais.
Dans ces tiges noires qui se tordent et s’enroulent, sont parfois fichées des fleurs séchées, des chardons. Ou des feuilles, qui, lorsqu’on s’approche, ont la brillance du verre ou du plastique. C’est de la corne : polie, ultrabrillante, fine et transparente. Plus loin, un ensemble de pierre taillées de différentes couleurs jonche le sol. On les jurerait minérales; elles sont animales elles aussi, assemblages hétéroclites de corne de vache, de buffle, de cerf.
Des concrétions céramique où s’enchevêtrent des motifs de pierre, de fourrure, de feuilles et lichens viennent parfois soutenir ou appuyer un mouvement du rotin, éviter sa chute, contrebalancer son poids, le jeter en l’air ou l’écraser au sol. Ces sculptures sont fragiles, la matière a été poussée au bout de ses limites, et cela se ressent dans leur présence, qui est comme suspendue.
La question du mimétisme et surtout de la transformation par le mimétisme est au centre de ce travail. Les pistes visuelles sont brouillées entre ce qui pourrait être l’animal, le végétal ou le minéral, et l’on passe sans arrêt de l’un à l’autre. Mais le vivant, ou plutôt l’idée du vivant, est omniprésente.
Dans un coin, posés sur un bouquet de vraies feuilles de ronces, des phasmes, insectes brindilles que l’on peine à apercevoir, et que l’on cherche du regard. En anglais, le même terme « walking sticks » désigne à la fois le phasme et la canne. Dans l’exposition, ils incarnent cette idée de métamorphoses, d’apparitions et de disparitions successives, qui trouve sa source dans leur nom : Phasma signifie, en grec ancien, « fantôme » ou « apparition ». Leur première appellation scientifique fut « Spectre », en 1787.
Comme eux, dans les sculptures en rotin, métal et céramique « walking sticks » la canne disparaît, réapparaît, entourée de ses métamorphoses visuelles successives (en cheval, en serpent, en ligne pure, en espace…) et des fantômes qui l’entourent et qui la suivent.
En parallèle de ce travail de sculpture, j’ai choisi de faire intervenir le duo de musiciens Léo Maurel et Julien Desailly au sein des ateliers Fayet pour une performance musicale filmée. Les musiciens ont travaillé avec le duo d’artisans à faire résonner les sons de l’usine pour lui donner une voix, une présence physique au sein de l’exposition, sous la forme d’un court film projeté.» Camille Grosperrin
Camille Grosperrin est née en 1988 en région parisienne. En 2008, après sa formation en design textile à l’ESAA Duperré, elle rejoint l’École des Arts Décoratifs de Strasbourg, où elle se familiarise au travail de la terre et des émaux dans l’atelier de l’artiste Elsa Sahal, et à la vidéo auprès du cinéaste Alain Della Negra. Diplômée en 2012, elle a vécu et travaillé à Paris, puis dans les Vosges, avant de s’installer en Auvergne en 2019. Depuis quelques années, elle élabore une façon de travailler dans une multitude d’allers-
L’Usine du May présente également l’exposition de Sophie Helene, Pierres secrètes
La « laisse de mer » est le terme qui désigne tout ce qui est déposé par la mer sur la plage après la marée haute et dans laquelle on trouve le plus souvent des débris de végétaux, des restes d’animaux et de nombreux déchets liés aux activités humaines. C’est à partir de ces différents matériaux que Sophie Helene a créé ses néo-
Sophie Helene, Pierres secrètes ou Néo-
Sophie Helene, Pierres secrètes ou Néo-
Sophie Helene, Pierres secrètes ou Néo-
Le travail artistique que Sophie Helene commence à développer en 2007 est intimement lié au site de la Baie de Somme qu’elle vient de découvrir et dans lequel elle va se déplacer et entreprendre des récoltes insolites constituées de débris d’origine végétale, animale, minérale, et même liées aux activités humaines, qu’elle glane sur les plages dans les laisses de mer. Certains sont des traces géologiques, d’autres surtout sont des traces laissées par l’homme, au cours d’époques qui s’étalent depuis la nuit des temps jusqu’à notre ère contemporaine. Les débris collectés deviennent la matière première de séries d’oeuvres singulières que Sophie crée : tableaux, sculptures, volumes, installations, oeuvres éphémères.
Passé l’effet esthétique que produisent ses assemblages de résidus aux formes, couleurs et textures variées, son travail interroge, en créant une parenté entre ses productions et leur résonnance historique, sociétale, scientifique. En jouant avec la transdisciplinarité, elle a diversifié les centres d’intérêt de ses productions, enrichi leur impact artistique, et finalement, aiguisé la réceptivité du public. En 2017, elle a fondé l’association SOS laisse de mer, qui lui permet de mettre en place une exposition itinérante art et sciences, des animations, des ateliers, des conférences, des rencontres avec des artistes, des scientifiques ou encore des sociologues.
Exposition du 15 octobre 2022 au 26 février 2023. Usine du May, 83 avenue Joseph Claussat -
© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2007 -