ArtCatalyse : l'art qui dialogue avec l'environnement

Exposition en cours


  L’art qui dialogue avec l’environnement



Sentience, écouter le parfum de la couleur

Abbaye de Maubuisson, Saint-Ouen l’Aumône

29.03 - 30.09.2024




 







 




 

 












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Communiqué de presse


L’exposition Sentience, écouter le parfum de la couleur présentée à l’abbaye de Maubuisson tourne autour de l’olfaction. Parcours-expérience pour une approche synesthésique, elle accueille l’arrivée du printemps et convoque les autres sens, la vue, l’ouïe, le toucher et le goût. Dans un rapprochement inattendu, le visiteur est invité à vivre la sensation olfactive à travers de libres conversations entre le monde du parfum occidental et l’art de l’encens (Kô-dô) développé au Japon il y a cinq cents ans, méconnu du grand public.  








 





































































 













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Recherche





























































































































































































Gilles Aillaud

Important



Marika Prévosto

À

sandie hatem

jul 1 à 2h10 PM

Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent

En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.























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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-Paul de Vence. Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63. Ouverture tous les jours de 10h à 18h.

Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.

Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : +33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.

À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.

Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…







Entré dans le Larousse en 2020, le mot « Sentience » signifie « Pour un être vivant, la capacité à ressentir les émotions, la douleur, le bien-être, etc., et à percevoir de façon subjective son environnement et ses expériences de vie. » Cette notion, dérivée du mot latin « Sentiens », est encore peu familière en français, mais peut provoquer de vives discussions car elle interroge les frontières de ce que nous appelons les « êtres vivants ». La substance insaisissable et pourtant réelle du parfum – perdue pour beaucoup lors du Covid  – évoque l’idée de durée et de souvenir. L’anosmie persiste chez nombre des sujets atteints, malgré les thérapies entreprises. La nécessité de rééduquer le sens olfactif, doublé du besoin urgent de renouer avec le sensible, a ouvert les yeux sur la réalité d’une société monolithique où la vue conserve une place dominante. Sentience nous ouvre à d’autres cultures, d’autres civilisations, à une vision plus animiste au sein de laquelle humains, animaux, plantes, minéraux et autres inanimés constituent en symbiose notre environnement écologique.   


Cette exposition collective est menée en partenariat avec le Musée archéologique du Val d'Oise et le Musée François Tillequin qui possède l’une des plus riches collections au monde de matière médicale datées du XVIIIe siècle. Fondée pour sa part au XIIIe siècle, l’abbaye cistercienne de Maubuisson, était réservée aux femmes issues de la famille royale et de l’aristocratie. Une vie collective s’y organisait autour des moments de prières dans le silence et la sobriété en respectant les règles de saint Benoît. Le parfum était utilisé dans les liturgies chrétiennes à cette époque comme en témoignent les brûle-parfums en terre cuite retrouvés lors des fouilles dans le département du Val-d’Oise. L’exposition réunit des éléments historiques dont des objets liturgiques liés au site cistercien de Maubuisson et des oeuvres de créateurs contemporains issus de divers horizons : artiste plasticien, architecte, céramiste, parfumeur, photographe.


Les aromates ont joué un rôle particulièrement important dans les rites des Hébreux, des Grecs et des Romains, mais bien avant en Égypte où les essences des parfums étaient extraites et mêlées dans les temples des défunts, et en Amérique centrale où il relevait du même symbole que le sang, la sève, le sperme ou la pluie.


Le symbolisme de l’encens relève à la fois de de la fumée, du parfum et des résines incorruptibles qui servent à le préparer. Les arbres qui les produisent ont parfois été pris comme symboles du Christ. L’encens est donc chargé d’élever la prière vers le ciel et il est, en ce sens, un emblème de la fonction sacerdotale : c’est pourquoi l’un des Rois Mages offre l’encens à l’Enfant-Jésus. L’usage de l’encensement, qui est universel, a partout la même valeur symbolique : il associe l’homme à la divinité, le fini à l’infini, le mortel à l’immortel.  L’encens est dans le rituel hindou mis en rapport avec l’élément Air, et il est dit représenter la perception de la conscience qui y est partout présente.


Prenant l’olfactif comme point de départ, chaque oeuvre présentée dans l’exposition propose un cheminement singulier. L’odeur n’est ni le sujet principal ni l’unique objet. Elle apparaît autant au centre qu’à la périphérie, laissée parfois intentionnellement dans un flou sensoriel, par crainte de perdre l’essentiel à force de vouloir à tout prix le cerner. Tout comme le son ou la couleur, l’odeur a besoin des autres sens pour prendre consistance.


Les cinq salles de l’abbaye se transforment donc en un parcours d’expériences qui invitent le public à traverser un paysage sensoriel. Au départ de la visite, le parloir, transformé en armoire d’apothicaire médiéval, abrite  les éléments issus de fouilles archéologiques et d’une collection historique Le visiteur découvre alors des matières à fins thérapeutiques et artistiques.


La photographe Marie Amar présente la vidéo Pneuma (souffle en latin), une grande feuille qui respire et illustre la théorie médiévale des signatures dont le principe est de soigner les maladies par les plantes en analogie avec les organes atteints, ici les poumons. Sphère du temps, oeuvre olfactive conçue pour l’exposition par le parfumeur Daniel Pescio en collaboration avec des maisons d’encens séculaires japonaises, propose des associations inédites où dialoguent l’univers du kô-et du parfum. Ces parfums  sont associés au travail artisanal de la céramiste Michèle Nadal. Celle-ci a confectionné des brûle-parfums en s’inspirant des coquemars retrouvés sur le site de Maubuisson. Ils en sont une version plus contemporaine, en terre cuite ou crue, certains recouverts de cendre. L’artisane joue ainsi avec les effets de couleurs et de matières.




                                                                                                                                                                                                                                                  Le symbolisme de l’encens relève à la fois de de la fumée, du parfum et des résines incorruptibles qui servent à le préparer. Les arbres qui les produisent ont parfois été pris comme symboles du Christ. L’encens est donc chargé d’élever la prière vers le ciel et il est, en ce sens, un emblème de la fonction sacerdotale : c’est pourquoi l’un des Rois Mages offre l’encens à l’Enfant-Jésus. L’usage de l’encensement, qui est universel, a partout la même valeur symbolique : il associe l’homme à la divinité, le fini à l’infini, le mortel à l’immortel.  L’encens est dans le rituel hindou mis en rapport avec l’élément Air, et il est dit représenter la perception de la conscience qui y est partout présente.


Prenant l’olfactif comme point de départ, chaque oeuvre présentée dans l’exposition propose un cheminement singulier. L’odeur n’est ni le sujet principal ni l’unique objet. Elle apparaît autant au centre qu’à la périphérie, laissée parfois intentionnellement dans un flou sensoriel, par crainte de perdre l’essentiel à force de vouloir à tout prix le cerner. Tout comme le son ou la couleur, l’odeur a besoin des autres sens pour prendre consistance.


Les cinq salles de l’abbaye se transforment donc en un parcours d’expériences qui invitent le public à traverser un paysage sensoriel. Au départ de la visite, le parloir, transformé en armoire d’apothicaire médiéval, abrite  les éléments issus de fouilles archéologiques et d’une collection historique Le visiteur découvre alors des matières à fins thérapeutiques et artistiques.

La photographe Marie Amar présente la vidéo Pneuma (souffle en latin), une grande feuille qui respire et illustre la théorie médiévale des signatures dont le principe est de soigner les maladies par les plantes en analogie avec les organes atteints, ici les poumons. Sphère du temps, oeuvre olfactive conçue pour l’exposition par le parfumeur Daniel Pescio en collaboration avec des maisons d’encens séculaires japonaises, propose des associations inédites où dialoguent l’univers du kô-et du parfum. Ces parfums  sont associés au travail artisanal de la céramiste Michèle Nadal. Celle-ci a confectionné des brûle-parfums en s’inspirant des coquemars retrouvés sur le site de Maubuisson. Ils en sont une version plus contemporaine, en terre cuite ou crue, certains recouverts de cendre. L’artisane joue ainsi avec les effets de couleurs et de matières.


Après avoir prélevé des échantillons sur le site de l’abbaye puis en avoir transformé certains en pigment, Daniela Busarello les organise dans le passage au sein des installations Terra et Spiritus à la façon d’un orgue de parfumeur réinventé pour l’occasion. Les paysages grand format réalisés à partir des couleurs du lieu qui jadis abritait un jardin des simples nous invitent au bien-être par une vibration profonde. Dans une approche holistique du vivant, elle plonge dans de multiples territoires qu’elle traverse à différents niveaux et élabore, sous forme d’échantillonnages, de reliques, un inventaire témoin d’un écosystème, d’un temps.

Julie C. Fortier, artiste olfactive, propose un voyage multisensoriel dans la salle des religieuses. Tandis que Attendu/tendue, un grand tapis tuffté de laine coloré et parfumé propose au spectateur de marcher dans un paysage entre terre et mer, la seconde œuvre, Sentir la couleur du souffle, est un chemin jalonné de voiles de soie. La soie, tout comme la première installation, convoque une démarche olfactive empreinte des plantes tinctoriales qu’on trouve dans la nature (garance, gaude, safran). Plongé dans un paysage temporel diffracté, le spectateur devient témoin d’un rituel commémoratif anticipé, imaginé par les artistes en hommage à cette plante, à la fois sensible et captivant.  

Plus loin,  Christophe Berdaguer et Marie Péjus présentent Les Gardien.nnes, un projet conçu autour d’une plante endémique des Pyrénées Orientales : la xatartia, un spécimen en voie de disparition vivant uniquement dans les éboulis. Ses racines très élastiques lui permettent de s’adapter aux mouvements des pierres. Ses fleurs d’un jaune verdâtre forment de grandes ombrelles.La réflexion des artistes s’est posée sur la question suivante : comment rendre compte de la disparition et comment former une communauté autour d’elle ? Plusieurs gardiens composant l’oeuvre sont ainsi missionnés. Leur ensemble conserve des fragments de mémoire de la fleur. Chaque objet, disposé sur un socle jouant le rôle de scène, prend pour trame de fond les détails architecturaux de l’Abbaye de Maubuisson.

Enfin, les installations Devoring Fantasy II & III de Morgan Courtois placées dans les latrines mettent en dialogue deux ambiances olfactives esthétiquement éloignées, celle d’une banlieue parisienne contemporaine et celle de la cour de France du XIIIe siècle, étrangement reliées dans un miroir distordu sur fond de décadence. Ces deux univers viennent se confronter et poursuivre notre rapport aux odeurs parfois trop fortes, parfois désagréables qu’elles suscitent dans l’évocation, telles les résurgences d’urine de la rue, mais aussi certains parfums conçus pour les masquer et tromper le nez.


Commissaires de l’exposition : Marie Ménestrier et Sumiko Oé-Gottini                                                                                                                                                                                                                                                  Le symbolisme de l’encens relève à la fois de de la fumée, du parfum et des résines incorruptibles qui servent à le préparer. Les arbres qui les produisent ont parfois été pris comme symboles du Christ. L’encens est donc chargé d’élever la prière vers le ciel et il est, en ce sens, un emblème de la fonction sacerdotale : c’est pourquoi l’un des Rois Mages offre l’encens à l’Enfant-Jésus. L’usage de l’encensement, qui est universel, a partout la même valeur symbolique : il associe l’homme à la divinité, le fini à l’infini, le mortel à l’immortel.  L’encens est dans le rituel hindou mis en rapport avec l’élément Air, et il est dit représenter la perception de la conscience qui y est partout présente.


Prenant l’olfactif comme point de départ, chaque oeuvre présentée dans l’exposition propose un cheminement singulier. L’odeur n’est ni le sujet principal ni l’unique objet. Elle apparaît autant au centre qu’à la périphérie, laissée parfois intentionnellement dans un flou sensoriel, par crainte de perdre l’essentiel à force de vouloir à tout prix le cerner. Tout comme le son ou la couleur, l’odeur a besoin des autres sens pour prendre consistance.


Les cinq salles de l’abbaye se transforment donc en un parcours d’expériences qui invitent le public à traverser un paysage sensoriel. Au départ de la visite, le parloir, transformé en armoire d’apothicaire médiéval, abrite  les éléments issus de fouilles archéologiques et d’une collection historique Le visiteur découvre alors des matières à fins thérapeutiques et artistiques.

La photographe Marie Amar présente la vidéo Pneuma (souffle en latin), une grande feuille qui respire et illustre la théorie médiévale des signatures dont le principe est de soigner les maladies par les plantes en analogie avec les organes atteints, ici les poumons. Sphère du temps, oeuvre olfactive conçue pour l’exposition par le parfumeur Daniel Pescio en collaboration avec des maisons d’encens séculaires japonaises, propose des associations inédites où dialoguent l’univers du kô-et du parfum. Ces parfums  sont associés au travail artisanal de la céramiste Michèle Nadal. Celle-ci a confectionné des brûle-parfums en s’inspirant des coquemars retrouvés sur le site de Maubuisson. Ils en sont une version plus contemporaine, en terre cuite ou crue, certains recouverts de cendre. L’artisane joue ainsi avec les effets de couleurs et de matières.


Après avoir prélevé des échantillons sur le site de l’abbaye puis en avoir transformé certains en pigment, Daniela Busarello les organise dans le passage au sein des installations Terra et Spiritus à la façon d’un orgue de parfumeur réinventé pour l’occasion. Les paysages grand format réalisés à partir des couleurs du lieu qui jadis abritait un jardin des simples nous invitent au bien-être par une vibration profonde. Dans une approche holistique du vivant, elle plonge dans de multiples territoires qu’elle traverse à différents niveaux et élabore, sous forme d’échantillonnages, de reliques, un inventaire témoin d’un écosystème, d’un temps.

Julie C. Fortier, artiste olfactive, propose un voyage multisensoriel dans la salle des religieuses. Tandis que Attendu/tendue, un grand tapis tuffté de laine coloré et parfumé propose au spectateur de marcher dans un paysage entre terre et mer, la seconde œuvre, Sentir la couleur du souffle, est un chemin jalonné de voiles de soie. La soie, tout comme la première installation, convoque une démarche olfactive empreinte des plantes tinctoriales qu’on trouve dans la nature (garance, gaude, safran). Plongé dans un paysage temporel diffracté, le spectateur devient témoin d’un rituel commémoratif anticipé, imaginé par les artistes en hommage à cette plante, à la fois sensible et captivant.  

Plus loin,  Christophe Berdaguer et Marie Péjus présentent Les Gardien.nnes, un projet conçu autour d’une plante endémique des Pyrénées Orientales : la xatartia, un spécimen en voie de disparition vivant uniquement dans les éboulis. Ses racines très élastiques lui permettent de s’adapter aux mouvements des pierres. Ses fleurs d’un jaune verdâtre forment de grandes ombrelles.La réflexion des artistes s’est posée sur la question suivante : comment rendre compte de la disparition et comment former une communauté autour d’elle ? Plusieurs gardiens composant l’oeuvre sont ainsi missionnés. Leur ensemble conserve des fragments de mémoire de la fleur. Chaque objet, disposé sur un socle jouant le rôle de scène, prend pour trame de fond les détails architecturaux de l’Abbaye de Maubuisson.

Enfin, les installations Devoring Fantasy II & III de Morgan Courtois placées dans les latrines mettent en dialogue deux ambiances olfactives esthétiquement éloignées, celle d’une banlieue parisienne contemporaine et celle de la cour de France du XIIIe siècle, étrangement reliées dans un miroir distordu sur fond de décadence. Ces deux univers viennent se confronter et poursuivre notre rapport aux odeurs parfois trop fortes, parfois désagréables qu’elles suscitent dans l’évocation, telles les résurgences d’urine de la rue, mais aussi certains parfums conçus pour les masquer et tromper le nez.


Commissaires de l’exposition : Marie Ménestrier et Sumiko Oé-Gottini











Après avoir prélevé des échantillons sur le site de l’abbaye puis en avoir transformé certains en pigment, Daniela Busarello les organise dans le passage au sein des installations Terra et Spiritus à la façon d’un orgue de parfumeur réinventé pour l’occasion. Les paysages grand format réalisés à partir des couleurs du lieu qui jadis abritait un jardin des simples nous invitent au bien-être par une vibration profonde. Dans une approche holistique du vivant, elle plonge dans de multiples territoires qu’elle traverse à différents niveaux et élabore, sous forme d’échantillonnages, de reliques, un inventaire témoin d’un écosystème, d’un temps.




Exposition du 29 mars  au 30 septembre 2024. Abbaye de Maubuisson, avenue Richard de Tour - 95310 Saint-Ouen l’Aumône. Tél.: + 33 (0)1 34 33 85 00. Ouverture le mercredi de 9h30 à 11h45 et de 13h à 18h 15, du jeudi au lundi de 13h à 18h15. Fermé le mardi. Ouvert les jours fériés de 13h à 18h15 sauf le 1er mai.

Julie C. Fortier, artiste olfactive, propose un voyage multisensoriel dans la salle des religieuses. Tandis que Attendu/tendue, un grand tapis tuffté de laine coloré et parfumé propose au spectateur de marcher dans un paysage entre terre et mer, la seconde œuvre, Sentir la couleur du souffle, est un chemin jalonné de voiles de soie. La soie, tout comme la première installation, convoque une démarche olfactive empreinte des plantes tinctoriales qu’on trouve dans la nature (garance, gaude, safran). Plongé dans un paysage temporel diffracté, le spectateur devient témoin d’un rituel commémoratif anticipé, imaginé par les artistes en hommage à cette plante, à la fois sensible et captivant.  

Plus loin,  Christophe Berdaguer et Marie Péjus présentent Les Gardien.nnes, un projet conçu autour d’une plante endémique des Pyrénées Orientales : la xatartia, un spécimen en voie de disparition vivant uniquement dans les éboulis. Ses racines très élastiques lui permettent de s’adapter aux mouvements des pierres. Ses fleurs d’un jaune verdâtre forment de grandes ombrelles.La réflexion des artistes s’est posée sur la question suivante : comment rendre compte de la disparition et comment former une communauté autour d’elle ? Plusieurs gardiens composant l’oeuvre sont ainsi missionnés. Leur ensemble conserve des fragments de mémoire de la fleur. Chaque objet, disposé sur un socle jouant le rôle de scène, prend pour trame de fond les détails architecturaux de l’Abbaye de Maubuisson.

Enfin, les installations Devoring Fantasy II & III de Morgan Courtois placées dans les latrines mettent en dialogue deux ambiances olfactives esthétiquement éloignées, celle d’une banlieue parisienne contemporaine et celle de la cour de France du XIIIe siècle, étrangement reliées dans un miroir distordu sur fond de décadence. Ces deux univers viennent se confronter et poursuivre notre rapport aux odeurs parfois trop fortes, parfois désagréables qu’elles suscitent dans l’évocation, telles les résurgences d’urine de la rue, mais aussi certains parfums conçus pour les masquer et tromper le nez.


Commissaires de l’exposition : Marie Ménestrier et Sumiko Oé-Gottini


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