Exposition en cours
L’art qui dialogue avec l’environnement
Le texte de Bénédicte Ramade, commissaire de l’exposition
Sous la Verrière, en lien avec l’installation A Long Way
Autant l’oeuvre de Richard Long – White Rock Line – installée au rez-
L’artiste a glané ces quarante mètres de déchets noirs au cours de ses marches qu’elle pratique comme un art, à l’instar du maître Britannique. Là où ce dernier bât la campagne et choisit des lieux dénués d’empreinte humaine et entretient l’illusion d’une terre intacte, Lydie cible ce que l’humain fait au territoire.
Il ne lui a pas fallu aller si loin, simplement partir de son atelier de la première couronne parisienne et la « manne » était là, à portée de main, en renouvellement constant, une inépuisable source noire. Dans cette coupe archéologique de nos modes de vie, de production, de consommation et d’épuisement, ces produits éclectiques disent autant une diversité pétrochimique et un « terroir » anthropocène, que l’épuisement des ressources et le découragement sisyphéen devant cet éternel recommencement.
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Gilles Aillaud
Important
Marika Prévosto
À
sandie hatem
jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-
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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-
Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.
Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-
À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.
Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…
Dans la Petite Galerie
Présente dans les Métamorphoses d’Apulée écrites au IIe siècle, Psyché est le symbole de l’âme humaine purifiée par les passions et les tourments, rendue éternelle par son amour pour Cupidon. Lydie Jean-
L’humain a été capable de fabriquer des nuages avec ses activités industrielles, il a aussi marqué son époque jusqu’à lui en donner son nom, l’Anthropocène. Dans les âpres débats à propos des bornes temporelles de cette ère de l’humanité, c’est l’atomique qui en serait le clou d’or et 1952 constituerait l’an 1 de cet Atomicocène. Psyché avait vu juste. Lydie Jean-
Dans la Galerie Haute
Lydie Jean-
Elle se donne des missions, s’impose des protocoles de distance, de destination comme le land artiste Richard Long le fait depuis la fin des années 1960. Sauf qu’avec Lydie Jean-
des restrictions de déplacements pendant la crise du Covid 19 -
Chemin faisant, elle glane, inspirée par la grande glaneuse d’histoires que fut la cinéaste Agnès Varda : des vieux drapeaux fatigués, des déchets noirs, d es blancs, des brillants, des promesses de bonheur ou de soulagement (des emballages médicaux et des jeux à gratter perdants composent Sur les chemins, l’espoir, 2021), des pancartes, des fleurs de cimetières brisées (Printemps, 2022).
Elle emprunte à la forêt de délicats nids d’oiseaux abandonnés par leurs artisans-
Note d’intention de l’artiste
Tout marcheur est un gardien qui veille pour protéger l’ineffable.
Rebecca Solnit
Nous devrions entreprendre chaque ballade,
sans doute, dans un esprit d’aventure éternelle, sans retour ;
prêt à ne renvoyer que nos coeurs embaumés,
comme des reliques de nos royaumes désolés.
Henry David Thoreau
To create a little flower
is a labour of ages.
William Blake
And I did it my way.
Sid Vicious
L’axe central de l’exposition sera Nulle part.
Un but absurde à atteindre.
A LONG WAY.
Deux chemins auront mené Nulle part.
2 marches performatives.
2 marches en miroir.
Longuement préparées, imaginées, rêvées, fantasmées.
Au préalable, entraîner son corps et son esprit. Arpenter son quartier, les cimetières,les forêts. Suivre le Chemin des glaces de Werner Herzog en contre sens, aller au Bout du monde et Quelque part, parcourir 444 kilomètres sur une boucle de 140 mètres dans un jardin. Lire Herzog, Long, Alÿs, Davila, Gros, Solnit, Thore au, Rimbaud et tant d’autres. Marcher. Collecter. Produire en attendant que la pandémie laisse les portes s’ouvrir à nouveau. Et enfin partir Nulle part. Y avait-
MARCHE 1 : De New York à Nowhere (Oklahoma).
Marche effectuée du 6 juin au 18 septembre 2022, 2602,2 kilomètres.
MARCHE 2 : De Los Angeles à Nowhere (Oklahoma).
Projet de marche, de juillet à septembre 2023, 2300 kilomètres.
Réalisée en étant persuadée d’une fin du monde inévitable, causée par l’Humain et son absurdité, la première marche était tourmentée, désenchantée. Submergée par un sentiment d’impuissance face à un désastre entamé, il n’y avait plus qu’à marcher vers Nulle part. Et finir ce périple par un abandon. Celui d’un personnage endossé depuis plus de 10 ans. Psyché. Vivre une aventure à la hauteur de la sienne, mais plutôt que de chercher Amour, viser Nulle part comme dernier espace de liberté. Psyché. Un personnage abandonné tant de fois sur des sites toxiques. Une prothèse, mais aussi une Amie, une soeur, une héroïne stimulante, tout aussi sombre que moi. Mue par la curiosité et l’Amour. De la nature, des autres, de l’Autre. Solitaire et pugnace. Triste et déterminée. Acceptant d’en finir. Mais toujours sauvée, rattrapée par la beauté des éléments, de la flore, de la faune.
Les chiens, les chevaux, les tortues, les vaches, les papillons, les ruisseaux, les arbres et l’immensité du ciel ont, durant ces 106 jours de marc he, compensé le manque d’hospitalité, le racisme, l’homophobie, le nationalisme à outrance, le repli sur soi, la pauvreté culturelle, le fanatisme religieux, les lignes droites sans fin, les routes chargées de l’Amérique profonde. Surmonter les intempéries colossales, les camions fous, le manque de nourriture acceptable, la solitude abyssale, s’accrocher aux maigres rencontres, si rares en 4 mois qu’elles en étaient fulgurantes, marcher, marcher, marcher, collecter des déchets endémiques aux États-
Le feuilleton (journal de marche) ROAD TO NOWHERE a été suivi par plusieurs milliers de personnes cet été. Une bonne série appelle une saison 2. Impossible de finir ainsi. Il faut oser l’impensable : L’Optimisme.
Alors arrive la deuxième marche. En miroir.
Le miroir devant lequel on grimace pour esquisser un sourire. Aller Nulle part, encore, mais cette fois face au soleil. Ne plus voir l’ombre de soi chaque matin. Et marcher. Résolument apocalyptoptimiste. Tenter l’espoir. Cet opus sera tourné vers l’Autre. Tout sera fait pour rencontrer les États-
Faire le point.
Dans les coursives des Tanneries flotteront des drapeaux américains abîmés, usagés, usés par les éléments. Ils ont été collectés en allant Nulle part. Assemblés en une longue banderole, ils tenteront de flotter fièrement, nous serons en pleines élections américaines. Le contexte est posé.
Dans la Grande Halle, Richard Long professe silencieux. Trois de ses pièces seront présentées, en regard de mon travail. Ce « en regard » sera discuté avec Bénédicte Ramade, docteure en histoire de l’art, spécialiste en art écologique. Une première rencontre de travail aura lieu à Montréal en février 2023.
En montant les escaliers, nous passerons sous un drapeau blanc, façonné avec des déchets collectés en marchant Quelquepart. Le drapeau d’un calme demandé est figé dans sa lourdeur.
Dans le hall de l’étage, l’accueil se fait par « Mes Rois ». Une installation composée de dizaines de figurines vintage de King Kong formant un attroupement. Poings levés, les Rois de plastique manifestent avec rage et élégance. Au mur, un panneau « Zone de rassemblement » sur lequel est gravé un haïku de Buson passé au féminin : « Encore plus seule que l’année dernière, cet après-
Sous la verrière, un double miroir. Avec Richard Long, et avec le jardin. Au sol, l’installation « A Long Way », soit 41 x 1,2 mètres de déchets de plastique et métal noirs collectés lors de marches dans mon quartier. Un vertigineux chemin d’ordures, loin de celui de Long ? Dans le jardin, non loin de mon bivouac pour l’été, une copie de ce chemin sera arpentée chaque jour durant 1 mois. J’y inviterai le public à marcher avec moi quelques longueurs, au gré de confidences et de questions sur Nulle part. Nos pas laisseront le temps de l’été la trace de notre passage au format de la pièce de Long.
Dans la Galerie Haute discuteront les pièces autour de la marche. Les routes de Nulle part et les chemins préparatoires. Lingots d’or, clairière de fleurs de céramiques, nids d’oiseaux, trésor du Bout du monde, jeux à gratter et boîtes de médicaments, images de routes à l’infini, rencontres ?… Tout ce qui a été glané au rythme des pas et qui résonne avec l’actualité.
Dans la Petite Galerie, les mémoires nucléaires et toxiques de Psyché en photographies et vidéo ainsi qu’une programmation vidéo de 4 jeunes artistes diplômés de l’École Nationale Supérieure d’Art de Dijon. Jade Jouvin, Héloïse Roueau, Nicolas Laura Graff et User Unknown. Tous 4 produisent des gestes micro-
© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2007 -
Exposition du 08 juin au 03 novembre 2024. Les Tanneries Centre d’art contemporain, Grande Halle, 234 rue des Ponts -