L’art qui dialogue avec l’environnement
Le texte de Jean-
Dans Le Promontoire du songe, texte écrit en 1863 resté longtemps confidentiel, Victor Hugo raconte une expérience visuelle marquante. Il s’agit de l’observation de la surface de la lune à travers un télescope, de la découverte de ses reliefs et du volcan appelé le Promontoire du songe. Très vite, il établit une analogie entre la révélation du paysage lunaire et la façon dont se dévoilent au regard les oeuvres d’art1.
Récents
Résultats de la recherche Supprimer Déplacer Spam Plus
Recherche
Gilles Aillaud
Important
Marika Prévosto
À
sandie hatem
jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-
.
ArtCatalyse : L'art qui dialogue avec l'environnement | Contact | Actus | A venir | En cours | Prix décernés | Archives | Lieux inspirés | Bibliographie
Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-
Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.
Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-
À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.
Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…
Le texte est remarquable dans sa manière de pointer la cécité initiale qui peut être la nôtre lorsque, pour la première fois, nous découvrons une oeuvre, incrédules et incapables d’en mesurer la portée. Victor Hugo "ne voit rien", avant que n’advienne un véritable "voyage", une "irruption de l’aube dans un univers couvert d’obscurité" vécue comme une fulgurance : "Soudain, brusquement, un jet de lumière éclate, [...] puis la clarté augmente, le jour se fait..."
Devant la lune ou face aux oeuvres, le regard découvre. Le terme est riche de sens car il vibre de la notion d’invention à l’égard d’une chose qui demeurait couverte, dissimulée, masquée, alors même que nous l’avions devant les yeux. Une oeuvre vue se découvre, se trouve à découvert, soumise au jugement de celles et ceux qui la regardent. Ce qui n’est plus couvert se trouve, littéralement, à découvert, en situation de fragilité.
Souvent, comme ce fut le cas pour Victor Hugo, nous constatons notre incapacité à voir, soit parce que les oeuvres ne se découvrent pas si aisément ou bien parce que nous n’adoptons pas le bon point de vue, au bon moment. Sommes-
Pourtant, ce qui aurait dû déclencher ce voyage, nous élever à la hauteur de nos espérances esthétiques, se révèle parfois opaque, voire décevant. La lune rêvée par Victor Hugo n’est pas celle que foula Neil Armstrong en 1969 devant des millions de téléspectateurs. Ce fut une lune terriblement réelle, grise, poussiéreuse et terne, un satellite inerte et froid. L’auteure Nina Leger a fait de cet écart un livre, Stark, dans lequel elle met en regard le texte de Victor Hugo avec le récit de l’aventure vécue par Neil Armstrong, son voyage, son retour, le destin inchangé de l’humanité après que le sol lunaire ait été foulé. Neil Armstrong, c’était peut-
À l’identique, une peinture peut susciter un sentiment de découverte merveilleuse ou n’être perçue que dans la banalité d’une toile cloutée sur un châssis recouverte de pigments… Comme l’a formulé le peintre Maurice Denis en 1890, il faut «se rappeler qu’un tableau, avant d’être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées.» Il faut y croire car si l’on n’y croit pas, on ne verra rien, rien d’autre qu’une surface couverte de couleurs sans signification.
La lune, en 1969, fut ainsi vidée de son imaginaire, de sa puissance onirique, mise à découvert car les images qui furent mondialement diffusées ne montrèrent qu’un vaste désert couleur de cendre duquel étaient absents les fantasmes et les symboles que l’astre avait portés depuis des millénaires. Pourtant, nous continuons à regarder la lune dans sa merveille et son mystère, nous continuons à y croire.
C’est cette expérience du regard que souhaite mettre en lumière cette exposition qui réunit une quarantaine d’oeuvres de la collection du FRAC Auvergne. Elles dévoilent ce qui apparaît, ce qui nous échappe, mais aussi les relations particulières qui se nouent dans leurs rapprochements. Certaines seront abordées dans la remémoration personnelle de la première rencontre ou dans une forme de poétique tandis que d’autres nécessiteront une lecture plus factuelle ou descriptive, simplement parce qu’il n’y a pas de manière univoque de regarder, simplement parce qu’il n’y a, parfois, que peu de choses à voir. Alors, comme Victor Hugo, regardons. Regardons mieux.
Les artistes : Anthony Plasse / Sylvain Roche / Hiroshi Sugito / Luc Tuymans / Etel Adnan / Dove Allouche / Mustapha Azeroual / Léa Belooussovitch / Mireille Blanc / Dirk Braeckman / Claire Chesnier / Raoul De Keyser / Vincent Dulom / Jean-
1-
Exposition du 1er octobre au 31 décembre 2022. Frac Auvergne, 6 rue du Terrail -
© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2007 -