Dans une nouvelle série d'œuvres céramiques à grande échelle, Melsheimer s'inspire de l’étrange plante Welwitschia mirabilis, qui pousse dans le désert du Namib en Namibie et en Angola. Nommée d'après le premier Européen qui a décrit la plante en 1859, la Welwitschia s'inscrit dans un héritage d'expéditions européennes des XVIIIe et XIXe siècles au cours desquelles des spécimens de plantes ont été collectés, taxonomisés et ajoutés aux collections botaniques. Dans le cas de la Welwitschia, une double revendication s'est ainsi produite : celle de la plante elle-
Les pièces de Melsheimer représentent des formes de type Welwitschia qui se confondent progressivement avec des éléments architecturaux. Avec leurs feuilles tentaculaires entrelacées dévorant progressivement les formes bâties, les plantes semblent fusionner avec l'architecture, promulguant peut-
Le geste sculptural combiné des pièces de Melsheimer, qui gagnent en hauteur à mesure que les feuilles horizontales s'entrelacent avec les murs verticaux, évoque une autre série d'œuvres avec leur propre héritage d'extraction et de propriété contestée : les marbres du Parthénon, inscrits actuellement dans la collection du British Museum. Par ce geste formel, Melsheimer fait une référence indirecte à l'acte historique d'acquisition et de droit colonial, ainsi qu'aux différends en cours sur la restitution.
Pour l'artiste, cet acte d'appropriation historique trouve un écho dans le postmodernisme, où les citations stylistiques ou théoriques du passé sont décontextualisées et juxtaposées sous une forme nouvelle: un renouvellement d'appropriation en tant que pillage.
Les sculptures Metabolit de Melsheimer (2019-
D'autres œuvres de l'exposition abordent des projets architecturaux et technologiques démesurés à travers les 20e et 21e siècles, postulant que les grands récits du modernisme persistent et que les idéologies et les styles ne sont rejetés que pour être relancés à nouveau.
Alors que certaines œuvres semblent condamner nos actions collectives, notamment au regard de notre rapport destructeur envers la planète, d'autres pièces affichent une attitude plus ludique. Des céramiques à petite échelle et une série de formes concrètes étagées ramènent les gestes épiques et les exposés généraux du modernisme sur terre. Les plans directeurs architecturaux utopiques sont réduits à des jardinières ornementales et à des objets ménagers décoratifs.
L'ensemble des œuvres de l'exposition dénote une prise en compte des héritages du modernisme, ainsi qu'un recalibrage des relations humaines avec l'environnement. Il a été démontré que les plantes et autres espèces non humaines ont leur propre potentiel d'action. Certaines œuvres peuvent être interprétées comme des incursions d'éléments naturels dans des formes créées par l'homme, ou même comme des réactions menaçantes aux manières destructrices de l'homme. Inversement, ces états évolutifs d'engagement entre organique et inorganique, entre végétal et artificiel, sont peut-
L'exposition est organisée par Alexandra McIntosh, directrice du Centre international d'art et du paysage, et présentée en partenariat avec l'École nationale supérieure d'art et de design (ENSA) et le CRAFT, Limoges, avec le soutien de la Galerie nächst St. Stephan Rosemarie Schwarzwälder (Vienne), Esther Schipper (Berlin) et Galerie Jocelyn Wolff (Romainville).
À propos de l'artiste
Isa Melsheimer vit et travaille à Berlin. Connue pour son engagement dans l'histoire des styles architecturaux -
À propos du Centre international d'art et du paysage
Unique dans le paysage artistique français, le Centre international d'art et du paysage de l'île de Vassivière (CIAPV) est célèbre pour son architecture remarquable conçue par Aldo Rossi et Xavier Fabre, sa collection permanente à ciel ouvert et son programme d'expositions, de résidences et d’événements explorant l'art contemporain et le paysage. Situé sur le Plateau de Millevaches, le CIAPV est bien ancré dans son contexte rural tout en tissant des liens nationaux et internationaux.
Le CIAPV est soutenu par la région Nouvelle-
Isa Melsheimer, Metabolit 7 (détail), 2019. Ceramic, glaze. 61 x 41 x 47 cm. Photo: © Oliver Mark.
Archives expositions personnelles (M)
L’art qui dialogue avec l’environnement
Communiqué de presse
Le travail de l'artiste berlinoise Isa Melsheimer poursuit un engagement soutenu avec l'histoire de l'architecture et la relation entre l'homme et l'environnement. Son exposition personnelle au Centre international d'art et du paysage, conçu par Aldo Rossi et Xavier Fabre, intitulée Concrete Bodies Are Finite (Les corps concrets sont finis) explore les héritages architecturaux et culturels du postmodernisme à travers de nouvelles commandes de sculptures, d'œuvres textiles et d'installations qui fusionnent l'organique et l'inorganique à travers des formes singulières.
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Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-
Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.
Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-
À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.
Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…
Exposition du 27 mars au 26 juin 2022 (vernissage le 26 mars de 17h à 19h). Centre international d'art et du paysage, île de Vassivière -
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