Exposition en cours
L’art qui dialogue avec l’environnement
Le texte de Julie Chaizemartin, journaliste et critique d’art
La galerie Xippas a le plaisir de présenter la troisième exposition personnelle du peintre américain Dean Monogenis dans son espace parisien. L’exposition réunit un ensemble de nouveaux tableaux réalisés au cours de cette dernière année et s’ouvre par la présentation de la nouvelle monographie de l’artiste Higher Ground, à l’occasion du vernissage. Zone de réalité fictionnelle « Dès que les humains apparaissent, tout commence à changer ». Cette phrase, énoncée par un des protagonistes du film Stalker d’Andreï Tarkovsky, pourrait s’appliquer aux paysages peints de Dean Monogenis. De grands panoramas montagneux bordés de lacs limpides dont le miroitement hypnotique est traité avec un condensé de bandes colorées qui introduisent, dans l’immensité de la nature, une composition géométrique artificielle. L’artiste joue avec la résurgence d’un minimalisme coloré à la Donald Judd au creux de paysages classiques, répondant à la perspective albertienne. L’infiltration de cette cohabitation de styles interroge le statut de l’image : réalité ou simulation, construction mentale ? Le trouble s’installe. La fenêtre ouverte par le peintre devient une zone de « réalité fictionnelle » à explorer. En effet, si tout en apparence semble coller à un réalisme « du déjà vu », le regard se perd inlassablement dans le mystère de l’inconnu. Et l’intégration parcimonieuse de la présence humaine, uniquement suggérée par quelques éléments d’architecture – maisons modernistes perchées sur le flanc d’un pic rocheux ou tentes de campeurs plantées au bord de l’eau – renforce l’illustration du pèlerinage solitaire.
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Gilles Aillaud
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Marika Prévosto
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sandie hatem
jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-
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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-
Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.
Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-
À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.
Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…
Mais ces indices familiers ont aussi le pouvoir de changer imperceptiblement notre regard sur la nature. Si les sublimes monts enneigés incarnent notre désir d’évasion dans des environnements sauvages, ils posent aussi la question de l’impact de l’homme sur cette carte postale idyllique. L’œuvre The Ability to forget (2024), au titre explicite, n’évoque-
L’artiste le dit, sa passion pour l’architecture – qu’il accroche comme des sentinelles à des sommets vertigineux – est née en 2001, après la chute des Tours Jumelles dans l’attentat du 11 septembre : « Cet événement a été tellement choquant qu’il a immédiatement changé tout ce qui m’entourait. Cela m’a fait voir l’architecture pour la première fois ». Cependant, dans cette nouvelle série, l’architecture est un peu moins présente. Plus de bâtiments en construction sous des grues. L’idéal prend le pas sur le concret. Et les images se muent en allégorie d’une beauté nostalgique, marquée par une disparition annoncée. En témoigne son œuvre The Calling (2024) habitée par un immense mont strié de neige auréolé d’’une énorme lune. L’appel de la nature bien sûr, comme une prière, une invocation religieuse. Nous quittons ici le narratif pour entrer dans le spirituel. La montagne de l’artiste, si elle fait référence à l’univers de la fiction hollywoodienne par sa troublante ressemblance avec le logo de la Paramount Channel, n’en est pas moins une évocation du Mont Analogue de l’écrivain René Daumal, récit que le peintre cite dans sa bibliothèque intime. Montagne magique, sanctuaire. Dean Monogenis, à l’instar de ses architectures silencieuses, se tient sur le chemin vertigineux, entre le voyage en extérieur et le voyage intérieur. Et c’est ici que nous entrons, avec l’artiste, dans les récits de voyage sublimés par la littérature et le cinéma. Le peintre serait comme le Voyageur contemplant la mer de nuages de Caspar David Friedrich. « Cette série a pour intention de décrire un type d’idéal ou d’utopie, mais avec la compréhension implicite que les notions romantiques d’une utopie naturelle comme l’Arcadie, de nos jours, sont soumises à notre réalité. Il y a encore de l’aventure et le besoin humain de voyager et d’explorer. Je veux cela et je veux créer des peintures à ce sujet. Mais précisément parce que nous sommes en 2025, je dois inclure des éléments qui suggèrent les limites de ce rêve » explique-
Né en 1973 à New York, États-
Exposition du 26 avril au 07 juin 2025. Galerie Xippas, 108, rue Vieille du Temple -
Dean Monogenis, Aventurine, 2024, acrylique sur panneau de bois, 61 x 76,2 cm
© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2007 -