Archives expositions personnelles (L)

L’art qui dialogue avec l’environnement

Communiqué de presse

L'exposition monographique consacrée à Vincent Leroy au centre d'art La Chapelle des Calvairiennes permet de revoir quelques pièces (notamment les oeuvres présentées récemment à la galerie Baumet Sultana - Paris), mais surtout un florilège de ses petits mécanismes qu'il affectionne tant. Et une pièce monumentale, intitulée Boréales qui se tient en lieu et place de la nef du centre d'art de Mayenne.

Vincent Leroy, une fois encore, nous fait voyager entre technologie, poésie et liberté d'esprit. Et du mouvement, vous savez, celui qui crée la vie, l'étonnement...









Extrait du texte de Véronique Bouruet-Aubertot

Char à voile, guitare électrique, un avion de huit mètres de large. Vincent Leroy commence tout petit à bricoler dans la ferme de ses parents avant de monter à Paris étudier le design industriel. Il a 20 ans ; il découvre Takis, Tinguely, s'extasie devant les oeuvres de Picasso, Calder puis Duchamp. Et continue ses bricolages qui deviennent des mobiles animés par des moteurs repiqués dans des walkmans : le mouvement déjà.

La Cité des sciences et de l'industrie s'intéresse à lui. Il conçoit une scénographie pour le Théâtre de Chaillot (Les Originaux de Voltaire en 1994), puis le Gong pour La rue musicale de la Cité de la musique en 1995. La machine est lancée, rien ne l'arrêtera plus.

A deux pas du marché d'Aligre, en plein coeur du Paris-Bastille, Vincent Leroy crée dans un espace réservé de son appartement. Ordinateur, mobilier sobre, lumière du jour, et classeurs où il archive ses expériences, forment sa propre petite encyclopédie, son usage du monde et constitue une sorte de pioche où il revient ensuite pêcher l'inspiration. Impeccablement archivé, son musée imaginaire réunit par analogie formelle des photos d'encyclopédie, des flyers pour des soirées branchées, des coupures de presse, des photos prises par lui - signaux lumineux de pistes d'aviation, marché de l'électronique de Akihabara à Tokyo - ou d'autres images captées sur Internet.

Hélicos, trains, avions, lunettes optiques, dirigeables ou festival de cerf-volants, c'est un univers à Jules Verne version troisième millénaire qui peu à peu se dessine au fil des pages, des recoupements, des associations d'idées et d'images. Au mur, les pales colorées d' Eventails d'éventail brassent l'air doucement comme les ailes d'un oiseau rare. En voyage au Japon, Vincent Leroy repère ces éventails publicitaires au graphisme attrayant. De manière presque compulsive, il les collectionne et en ramène des caisses où il puisera pour cette nouvelle création : une ronde d'éventails animés d'un mouvement tranquille et fluide comme une respiration.

Je considère le mouvement comme une dimension à part entière tout comme un peintre va jouer des perspectives et des couleurs. Je pense à quel mouvement je vais pouvoir créer et je cherche ensuite les solutions pour y parvenir, résume-t-il pour décrire ses créations.

Un ruban de contreplaqué ondoie dans un éternel recommencement (Lune brouillée, 2004), une nébuleuse de plaquettes s'incline en cascade aux couleurs de l'arc-en-ciel (Quelque part sur l'arc-en-ciel, 2003). Le mécanisme est simple - un petit moteur au mouvement rotatif - transparent et le dispositif toujours malin car ce n'est pas la performance technologique qui est mise en avant ou visée. Légèreté visuelle, douceur d'un mouvement fluide, aérien, régulier : l'oeuvre trouve son pouls sans heurt, bat au rythme naturel d'une harmonie interne qui lui est propre. Ainsi de ces bubbles qui comme des bulles de savon avancent toutes seules par un habile jeu de contrepoids et nous livrent, depuis la caméra qu'elles portent dans leur ventre, la vision d'un autre monde.



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Vincent Leroy, Mécanique élémentaire
Chapelle des Calvairiennes, Mayenne
13.02 - 21.03.2010

© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2012. Tous droits réservés

Piero Livio, Dustmuseum, Maison Européenne de la Photographie, Paris

Exposition du 13 février au 21 mars 2010. Chapelle des Calvairiennes - Le Kiosque, rue Guyard de la Fosse - 53100 Mayenne. Tél.: +33 (0)2 43 30 10 16. Ouverture du mercredi au dimanche de 14h30 à 18h.