L’art qui dialogue avec l’environnement
Communiqué de presse
Pour son exposition aux Tanneries intitulée éclat, l’artiste Abraham Cruzvillegas (né en 1968 à Mexico City où il vit et travaille) investit la Grande Halle d’une foisonnante installation in situ végétale et florale, à son usage expérimentale et collaborative, qui fait résonner à plusieurs titres l’histoire des lieux. Elle pourra peut-
Composée de jardinières en bois dessinées en étoile, de terre récoltée dans tout le bassin montargois, d’ipomées grimpantes et d’un système d’arrosage sous forme de brumisation aérienne, la réalisation de cette dernière doit beaucoup à l’implication de forces vives et de compétences trouvées dans le territoire local et repose sur une économie de moyens qui offre une place essentielle à l’utilisation des ressources environnantes, entre recyclage des matériaux et approvisionnement en circuits courts. Utiliser de la terre issue du territoire local comme matière première d’une oeuvre vouée à faire écosystème est un geste dont la simplicité n’a d’égale que la complexité des processus qu’il nécessite. En faisant le pari de révéler ce que contient cette terre en l’exposant sur deux mois dans un espace semi-
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Gilles Aillaud
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Marika Prévosto
À
sandie hatem
jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-
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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-
Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.
Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-
À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.
Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…
Les espèces florales choisies par l’artiste sèment un peu de son identité personnelle, s’agissant d’ipomées appartenant à l’espèce Morning Glory.
Originaires d’Amérique du Nord et du Sud et très répandues au Sud du Mexique où elles servent aux chamans à des fins divinatoires, lors de rituels religieux ou thérapeutiques pour des rites divinatoires sous les noms de ololiuqui (olioliuqui) ou de tlilitzin, elles sont encore peu répandues en Europe. En les introduisant en Grande Halle, Abraham Cruzvillegas fait écho au fait que l’arrivée de cette espèce en Europe traduit l’histoire tant naturelle que culturelle qui recoupe et accompagne celle des phénomènes migratoires qui ont eu lieu au fil du temps et se poursuivent actuellement. Le fait que les Morning Glory produisent des fleurs de couleurs variées dont les teintes magenta, rouges, blanches, bleues ou roses peuvent également évoluer en fonction de la luminosité constitue en effet pour l’artiste une évocation à la fois poétique et forte de la pluralité du vivant comme du pluralisme que nos sociétés doivent toujours (re)construire.
L'ipomée Morning Glory, plante grimpante aux tiges volubiles, idéale pour couvrir les endroits qui enlaidissent un site, grâce à sa croissance très rapide, s’accroche en vrillant à n'importe quels types de supports.La vie des fleurs est de courte durée mais elles se renouvellent constamment. La trompette de teinte mauve, le matin, pourpre, puis rose le soir, s'ouvre le matin et se referme dans l'après-
Installation d’Abraham Cruzvillegas, vue d’exposition aux Tanneries – CAC, Amilly, 2022 / photo : Aurélien Mole / courtesy de l’artiste
Au-
Tout en laissant constamment entrevoir dans les interstices de son installation les cuves vides qui contiennent la mémoire de l’activité passée des Tanneries, dans ses ambivalences mêmes, Abraham Cruzvillegas semble vouloir tisser, à l’image des ipomées grimpantes qui se lancent et s’entrelacent au fil de leur ascension, une nouvelle histoire courte du lieu en tant qu’espace de production, entre vision contemplative, rétrospective et prospective, en faisant à nouveau circuler de l’eau dans la Grande Halle des Tanneries, mais en aérien et pour y produire du vivant.
L’oeuvre d’Abraham Cruzvillegas, qu’elle soit performative, sculpturale ou picturale, est l’expression même de la réalité humaine : instable, brute, imprévisible mais aussi puissante, évolutive et énergique. Un principe fondamental dans le travail d’Abraham Cruzvillegas est l’idée de l’Autoconstrucción, inspiré de ses expériences de vie dans le quartier Ajusco de Mexico où il a grandi. La communauté qui s’y est développée se composait de migrants ruraux venus du sud du pays. Ces communautés, étroitement liées, se soutenaient mutuellement. Comme bon nombre de migrants qui se sont établis à l’origine dans l’Ajusco travaillaient dans l’industrie du bâtiment à Mexico, ils ont utilisé leur savoir-
La collaboration a été la clé de voûte de l’ancrage de la communauté. Dès qu’une famille avait rassemblé assez de matériaux pour construire un élément de la maison, ses voisins l’aidaient à le bâtir, et ce système de coopération a donné naissance à une solidarité tant sociale que politique. Le développement de chaque maison était déterminé par les besoins et les priorités de chaque famille, ainsi que par les ressources dont elles disposaient pour acquérir des matériaux. Ainsi, pendant plus de 40 ans, chaque maison a subi une série d’extensions, de démolitions, de rénovations et de modifications qui reflètent l’histoire de chaque famille. Cette manière d’aborder la construction a aiguisé un sens de l’adaptation. Le développement de chaque maison était déterminé par les besoins et les priorités de chaque famille, ainsi que par les ressources dont elles disposaient pour acquérir des matériaux.
Abraham Cruzvillegas a également élaboré une Trilogie sur l’eau, accompagnée de l’accompagnement d’une dynamique sur la gestion de ce fluide en divers territoires, sa disparition pouvant s’accompagner localement, comme il l’a constaté au lac de Pátzcuaro -
Exposition du 25 juin prolongée au 20 novembre 2022. Les Tanneries Centre d’art contemporain, 234 rue des Ponts -
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