Archives expositions personnelles (M)

L’art qui dialogue avec l’environnement

Extraits du dossier de presse


Après la présentation de son travail à Paris, à la galerie Kamel Mennour (voir la page), et à Shangaï, au Pavillon français de l'Exposition universelle, Pierre Malphettes offre aux visiteurs du château des Adhémar sa singulière façon de sculpter nature et paysage.


L'artiste crée arbre luminescent, nuage translucide, ruisseau suspendu... Mais cet aspect démiurgique s'efface au profit d'une poésie des matériaux et de leur usage. Modestement, Pierre Malphettes utilise eau, verre, bois... pour introduire des artefacts de nature et de paysage dans un château dont la fonction est d'empêcher l'intrusion. Faire entrer ces fragments de paysage dans le solide logis seigneurial, c'est à la fois reconnaître la monumentalité de l'édifice et jouer à remettre en cause la robustesse de l'ancienne forteresse des Adhémar, à Montélimar : un palais médiéval du 12e siècle.

Ces éléments sont l'œuvre de Pierre Malphettes. Derrière la poésie manifeste que dégagent ses sculptures apparaît la complexité de la mise en œuvre matériologique et technique de ces formes simples et identifiables.

Historiquement, la sculpture de paysage n'existe qu'allégoriquement. Pour exemple, une nymphe endormie en marbre peut symboliser un lac. Chez Pierre Malphettes, nulle métaphore : un nuage est un nuage, un arbre est un arbre. Il ne s'agit pourtant pas de les prélever et de les déplacer. Tout est étudié, conçu puis construit. L'arbre, figure récurrente chez l'artiste, est en bois, mais d'un bois qui fut usiné, transformé en tasseau puis assemblé pour reconstituer la forme de l'arbre.

Pierre Malphettes, Vue d'ensemble (hors Tripode) salle 1, château des Adhémar, 2010. Photo Marika Prévosto

Pierre Malphettes, Vue d'ensemble (hors Tripode) salle 1, château des Adhémar, 2010. Photo Marika Prévosto


L'oeuvre sculpturale de Pierre Malphettes est faite de plusieurs mouvements : celui du matériau naturel transformé qui retourne à sa forme originelle (l'Arbre et le Lierre, 2010) ; celui, plus complexe, qui consiste à déjouer les contraintes physiques comme le poids, la solidité (Un Nuage de verre, 2009). Dernier mouvement enfin : introduire l'élément paysager, représenté à l'échelle un, en intérieur, donnant l'impression d'une porosité des épais murs du château des Adhémar, comme pour relativiser sa robustesse qui le fit traverser huit siècles.


Pour la très grande majorité des expositions organisées au château des Adhémar-Centre d'art contemporain, il est demandé à l'artiste invité de produire une œuvre inédite dont la conception est en lien, plus ou moins fort, avec le site. Pierre Malphettes a dévoilé cette nouvelle pièce, Le Ruissellement de l'eau, le 25 juin 2010.

Exposition du 26 juin au 10 octobre 2010. Château des Adhémar, 24, Rue du Château - 26200 Montélimar.Tél.: +33 (0)4 75 00 62 30. Ouverture du lundi au vendredi de 9h30 à 12h30.

© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2012. Tous droits réservés

Isa Melsheimer, CIAP Ile de Vassivière
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Pierre Malphettes, Paysage avec chute d’eau
Château des Adhémar, Montélimar
26.06 - 10.10.2010