Les œuvres de Nathalie Junot-Ponsard entraînent le public dans des lieux emplis de lumière et de variations chromatiques déterminées par certaines longueurs d’onde précisément sélectionnées qui troublent les sens, agrandissent ou resserrent l’espace. La lumière transpose le visiteur dans un espace autre, modifié, densifié. Il est comme aspiré dans une immersion lumineuse qui entraîne soit une modification physique de ses repères spatiaux ou une modification physiologique des repères perceptifs.

Dans l’Espace Fondation EDF, un petit espace séparé du rez-de-chaussée a été également investi par l’artiste. Dans la pièce entièrement repeinte en noir, seul apparaît au centre d’un mur un néon fixe composé de deux couleurs complémentaires, qualifié par l’artiste de « photo » de l’installation au rez-de-chaussée et dans la mezzanine.

L’épaisseur de la lumière, par Nathalie Juliot-Ponsard, Paris, le 23 mai 2013

« Deux volumes lumineux aux chromatiques complémentaires tournent horizontalement dans la totalité de l’espace. Les deux espaces chromatiques se succèdent l’un après l’autre, englobant le rez-de-chaussé et l’étage en mezzanine. Ce mouvement semble traverser sols et plafonds. Les chromatiques sont complémentaires.

La rotation semble emporter le visiteur d’un endroit à l’autre, la lumière immerge les espaces, s’accapare toutes les surfaces dans son lancinant mouvement.

Les lumières dans un premier cycle apparaissent dans un mouvement lent pour s’intensifier d’un cycle à l’autre. Lors du dernier mouvement, les chromatiques pures et intenses sont à leur comble. À cet instant, les longueurs d’onde se renouvellent, un nouveau couple coloré proche du précédent apparaît et entraîne à son tour un changement radical à son passage.

L’espace flotte entre transparence et contours des éléments devenus couleurs, l’espace semble insaisissable au regard.

L’instabilité des contours dans ce mouvement continu et perpétuel de la lumière qui l’inonde crée une sorte de fuite des repères. Le lieu se dédouble mais aussi ne fait qu’un, sa profondeur varie suivant les chromatiques.

Le lieu s’associe au mouvement et offre une déambulation. L’espace n’est plus vertical et horizontal mais il est mouvement perceptible, le lieu d’exposition est continuellement lié au temps qui le transforme.

Ce mouvement visible de la lumière aux longueurs d’onde puissantes naît de la confrontation de deux espaces chromatiques juxtaposés et mouvants.

Le lieu se double d’une peau lumineuse aux longueurs d’onde puissantes faisant se dérouler une chronologie des lumières.

Le temps se dilue, l’espace se dissout, ne reste que l’instant. »

Archives expositions personnelles France

Archives expositions personnelles (J)

Communiqué de presse


La Fondation EDF accueille régulièrement dans son espace d’exposition des artistes utilisant la lumière comme media principal de leur travail. Après Julio Le Parc, James Turrell, François Morellet, Yann Kersalé, c’est désormais Nahalie Junod Ponsard qui investit la totalité du lieu. Avec Traverser la lumière, elle invite le public à traverser un environnement inondé de lumière(s) créant de nouveaux repères spatio-temporels. Durant deux mois, elle a procédé à l’installation d’innombrables plots fixes de leds de couleurs pures qui balayent en mouvement, durant un cycle de vingt minutes une seconde, les douze couleurs du spectre lumineux, sur les fonds gris des murs et des sols. Le mouvement est imperceptible à l’œil nu mais chaque nouvelle tonalité transforme le lieu. Deux « soucoupes volantes », elles mobiles, ciblent le sol du hall où pénètrent les visiteurs. L’expérience est aussi esthétique que physique et sensorielle. Une œuvre unique, faite pour le lieu,  à vivre…













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Nathalie Junod Ponsard, Traverser la lumière
Espace Fondation EDF, Paris

05.10 - 10.11.2013

Exposition du 5 octobre au 10 novembre 2013. Espace Fondation EDF, 6 rue Récamier - 75007 Paris. Entrée libre du mardi au dimanche de 12h à 19h (sauf jours fériés).

Jesper Just, Servitudes, Palais de Tokyo, Paris

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