L’installation lacune féconde propose un geste artistique, une greffe architecturale envahissant le centre d’art d’une étendue de terre portant en elle une culture de graminées sauvages, dont l’évolution ferait la démonstration de l’extraordinaire résistance du végétal durant les onze semaines d’exposition. Une œuvre vivante immersive qui s’appréhende au contact direct de nos pas, par une déambulation qui modifie notre perception de l’espace et ses caractéristiques hygrométriques, acoustiques et olfactives.

En confrontation à ce paysage naturel, métaphore d’une fouille archéologique repeuplée et importée à l’intérieur du centre d’art par l’artiste, le visiteur est interpellé par le dispositif sonore NBIC report qui énumère les 30 premières pages du rapport « Technologies convergentes pour améliorer les performances humaines : Nanotechnologies, Biotechnologies, Intelligence artificielle et Sciences cognitives » commandé par la U.S. National Science Foundation and Department of Commerce en juin 2002. Ce texte aride déclamé par une intelligence artificielle, la voix de synthèse du logiciel de traduction de Google, projette l’avenir de l’activité humaine, des actions, des techniques et des méthodes pour rendre l’humain plus performant et permettre aux Etats-Unis de devenir le leader mondial en matière de nouvelles technologies. Ce rapport préconise des évolutions au sein même de la société américaine, notamment en matière d’éducation, d’économie et de politique.Par ce dialogue entre expérience empirique et connaissance scientifique, l’exposition lacune féconde nous met face aux enjeux contradictoires du progrès. D’une part, l’être humain est sans cesse rappelé à sa condition naturelle d’être mortel, d’autre part, les nouvelles technologies nous poussent à croire à la naissance prochaine d’un humain améliorable à souhait, visant l’immortalité. Marc Johnson sonde ainsi les mouvements posthumaniste et transhumaniste visant au dépassement de l’espèce humaine imparfaite.

Le progrès scientifique actuel pose des questions éthiques profondes et nouvelles, inenvisageables il y a 100 ans. Grâce à une approche à la fois sensible et abstraite, Marc Johnson nous alerte sur ces enjeux éthiques qui font débat. De même, dans Sondage Bioéthique : l’urgence d’un développement moral de l’Humanité, objet hybride tenant lieu de journal, de document de médiation et d’outil performatif motivé par une volonté d’échange et de transmission, l’artiste interroge directement le visiteur à travers une série de 21 questions qu’il a souhaité volontairement fermées, telles que : Considérez-vous comme morale une législation qui permettrait l’injection de biotechnologies chez les nouveaux-nés afin d’accroître considérablement leur durée de vie, ou Voudriez-vous télécharger votre esprit dans un ordinateur afin de pouvoir le multiplier, le réintégrer dans un nouvel organisme ou le laisser continuer à vivre dans le cyber espace ?


Ainsi, au sein de cette installation composite, Marc Johnson tente de perturber le visiteur et lui rappelle la nature fondamentalement contradictoire du monde. Il nous projette dans une « fiction du réel » en posant les enjeux du progrès et de la manipulation du vivant. Par sa dimension tout autant physique que critique, l’exposition lacune féconde nous offre peut-être la distance et l’éveil nécessaires pour mieux comprendre les attaques menées à la dignité humaine par le biopouvoir et la biopolitique.


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Communiqué de presse


L’artiste Marc Johnson présente à La Maréchalerie sa première exposition monographique en France intitulée lacune féconde.


Marc Johnson (né en 1986) est un artiste plasticien, réalisateur et architecte. Diplômé des Beaux-Arts de Paris en 2011 et de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris Malaquais en 2013, il présente à La Maréchalerie sa première exposition monographique en France intitulée lacune féconde, composée d’une installation in situ éponyme, d’une œuvre sonore (NBIC report) et d’une édition hybride diffusée dans la salle d’exposition (Sondage Bioéthique : l’urgence d’un développement Moral de l’Humanité). À l’appui d’une recherche philosophique et plastique, le projet révèle la façon dont l’archéologie interroge le vivant. Point de départ de la réflexion de l’artiste, il envisage cette discipline comme un hommage aux ancêtres permettant de reconquérir des informations perdues ou oubliées dans le souci de mieux comprendre l’histoire de l’humanité.
















































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Gilles Aillaud  

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Marika Prévosto   


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 jul 1 à 2h10 PM  







Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent





En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.



























































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Marc Johnson, lacune féconde
La Maréchalerie, Versailles

15.04 - 03.07.2016

Exposition du 15 avril au 3 juillet 2016. La Maréchalerie – Centre d’art contemporain - École supérieure nationale d’architecture de Versailles. Entrée libre du mardi au vendredi, 2 avenue de Paris, samedi et dimanche, place des Manèges (avenue du Général de Gaulle).Ouverture du mardi au dimanche de 14h à 18h et le matin sur rendez-vous. Fermé les lundis et jours fériés et du 25 avril au 1er mai. Tél. : +33 (0)1 39 07 40 27.





 






Jesper Just, Servitudes, Palais de Tokyo, Paris

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