Communiqué de presse

Le photographe André Mérian a bénéficié d'une résidence d'artiste au cours de l'année 2009 au Château d'Eau. Ce corpus d'images réalisées dans des quartiers en rénovation urbaine de Toulouse en mars et en mai fait désormais l'objet d'une exposition dans la Galerie 2 du Château d'Eau.

André Mérian a respecté pour cette commande un cahier des charges sur des sites précis. Dans la zone périphérique de AZF, où a eu lieu la catastrophe de 2003, l'artiste a photographié les mutations des espaces. Il s'est intéressé à la construction d'un grand pôle hospitalier, au no-man's land avant construction, à différentes structures publiques comme les dépôts de bus, ainsi qu'à la route d'Espagne en chantier.

Il a également effectué des prises de vues de la Cité du Mirail et de celle d'Empalot, dont plusieurs ensembles doivent être détruits. Sa démarche documentaire s'y accompagne d'une forte approche plasticienne.



André Mérian

Depuis 1987, les préoccupations de ce photographe se portent sur la question du paysage et de la trace laissée par l'homme. Zones côtières, zones commerciales périphériques ou zones de débordements urbains, ce voyageur, aussi discret que volontaire, trouve son terrain d'expression dans ces espaces frontaliers et transitoires. Il y promène son regard flottant, s'accommodant de motifs modestes et de lumières sans éclat. Les années 2000 voient l'arrivée de la couleur dans son travail, introduisant une sorte de distanciation vis-à-vis du sujet, posture qui se renforce par le choix d'un point de vue souvent central.

Alors qu'il est difficile de parler d'esthétique urbaine dans des quartiers où l'urbanisme est souvent vécu comme austères et déshumanisant, André Mérian redonne à voir une perception sensible que le quotidien tend à effacer, sans produire de discours sur le beau et le vivable, l'esthétique et le bon usage.

Jouant des changements d'échelle, tantôt à hauteur d'homme, tantôt en plans larges, il investit ainsi les lieux d'habitation de ces quartiers où l'immensité des barres d'immeubles jouxtent des lieux vides - ronds-points, murs, halls d'entrée, esplanades parking... En résultent des photographies aux teintes fanées, qui s'organisent autour d'un poteau, d'une bordure - ou d'un ensemble d'immeubles.

A la fois fascinante et effrayante, et au-delà des vocables par lesquels on la désigne, cette réalité urbaine révèle pourtant dans ses dimensions architecturales des potentialités plastiques à découvrir.

Cette exposition reçoit le soutien de la Caisse des dépôts et consignations dans le cadre du mécénat "solidarité urbaine".


© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2012. Tous droits réservés

Junya Ishigami, petit? grand? l’espace infini de l’architecture. Arc en rêve, Bordeaux

Exposition du 16 décembre 2009 au 7 février 2010. Le Château d'Eau, 1 place Laganne - 31300 Toulouse. Tél.: 05 61 77 09 40. Ouverture tous les jours sauf le lundi et jours fériés, de 13h à 19h.

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André Mérian, Esthétiques urbaines
Le Château d’Eau, Toulouse
16.12.2009 - 07.02.2010