Archives expositions personnelles (L)
L’art qui dialogue avec l’environnement
Le dessin qu’en a tiré l’artiste, qui en retrace les flux, vient s’amplifier par multiplication et agrandissements croissants, pour submerger la galerie et ses visiteurs, au sein d’une installation pénétrable car pénétrante, entre flots sous-
Extraits de notes prises par l’artiste lors de sa résidence à la pointe du Dourven
« La petite maison qui tient ferme. Existe -
Un décor de théâtre, sans personnage. Le lieu est son propre drame.
De la même manière que la tempête arrachante de 2008 a aussi révélé des strates archéologiques fécondes, soulever les murs lisses de la galerie pour mettre à jour des feuilletages géologiques anciens, l’irruption de la lave. […]
Là où les strates ne sont pas que délitement mais dévoilement de couches, fonds sous-
De la pierre de lave, dure, aux flux vifs du magma. Rentrer comme à l’intérieur d’une poche magmatique. Devenir lave ou granit. »
Anaïs Lelièvre travaille toujours à partir d’un dessin de petit format, qu’elle retravaille par multiplication numérique avec rétrécissements et agrandissements successifs. Le dessin-
Le processus excède souvent la production d’une seule installation et trouve sa suite dans plusieurs espaces, où le même dessin évolue, se stratifie des résidences récemment vécues, et se reconfigure selon le nouveau site. Tout en développant une approche contextuelle très ancrée. Ainsi l’ailleurs se poursuit ici puis en pointillé encore ailleurs, et découvre des résonances d’un espace à l’autre.
La Galerie du Dourven est un espace de création et d’exposition dédié à l’art contemporain. Située dans le domaine départemental du Dourven, un espace naturel sensible exceptionnel de 43 ha reposant sur une pointe rocheuse du littoral de Trédrez-
Communiqué de presse
Anaïs Lelièvre a découvert la pointe du Dourven en décembre dernier, et l’a habitée en pleine tempête. La maison est devenue un rempart contre les éléments, un lieu de résistance à la fois fort et fragile. Lors de sa résidence, l’artiste a exploré la presqu’île en marches erratiques jusqu’à en venir à explorer son passé géologique, archéologique et architectural. La géologue Odile Guérin lui a transmis le récit de la formation du site il y a environ 600 millions d’années lors d’une intense activté magmatique qui a produit les granites entre l’île de Bréhat et Perros-
Au regard des strates volcaniques qui précèdent l’intrusion du granit à la pointe du Dourven, l’artiste a prélevé une pierre de lave. Trouvé au niveau de l’ancien site archéologique recouvert à la pointe de Séhar, ce témoin de processus à grande échelle spatiale et temporelle permet de se projeter imaginairement dans le paysage passé du Dourven (autant que dans ses devenirs fantasmés si des volcans venaient à se reformer). Par son relief pointu, dessiné de face, ce roc extrait apparaît comme une figure insulaire, un fragment à l’image de son contexte : d’entre leurs strates, s’entrelacent le caillou et la montagne, le petit et le grand. Ce schiste de cendres magmatiques, composé et brisé, solide et érodé, contient en ses lignes résiduelles les restes d’une histoire très lointaine.
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Anaïs Lelièvre, Cinis
Galerie du Dourven, Trédrez-
10.07 -
© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2014. Tous droits réservés
Exposition du 10 juillet au 3 octobre 2021. Galerie du Dourven, allée du Dourven -